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editions 1018 - Page 8

  • La fille du temps de Josephine Tey

    La Fille du temps

    de

    Joséphine Tey

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    "Alan Grant était allongé sur le dos et regardait le plafond avec ennui. Il en connaissait par cœur chaque fente, chaque tâche, chaque écaillure. Il y avait tracé mentalement des cartes de continents  inconnus et les avait explorés, île par île, rivière par rivière. Il y avait découvert des objets couchés, des visages, des poissons, des oiseaux. "

    A la suite d'une chute, l'inspecteur Grant se retrouve immobilisé sur un lit d'hôpital. Ses proches s'évertuent à meubler son ennui. Une de ses amies comédiennes lui ramène notamment des cartes postales autour des mystères de l'histoire.

    Parmi elles, notre héros remarque un portrait.

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    "C'était le portrait d'un homme en bonnet de velours, pourpoint tailladé et collier d'orfévrerie à la mode de la fin du 15ème siècle; 35 ou 36 ans, mince, le menton rasé de près. De la main gauche, il enfilait une bague au petit doigt de sa main droite. Son regard flottait devant lui, rêveur. [...] On avait l'impression que l'artiste avait eu peine à traduire sur la toile toute la personnalité de son modèle. L'expression des yeux, vive, séduisante, avait été trop difficile pour lui."

    Grant, fort de son expérience en matière de physionomies, peine à croire qu'il est en présence de Richard III, un des plus célèbres meurtriers de l'histoire. Ce roi, immortalisé par Shakespeare, aurait fait assassiner ses deux neveux à la Tour de Londres.

    Se fiant à son instinct, l'inspecteur décide de mener l'enquête. Assisté du jeune historien Brent Carradine, il explore les textes du passé.

    Et si Richard III avait injustement été accusé?

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    J'avais remarqué cet ouvrage sur les blogs de mes deux copinautes: Céline et Bianca. Aussi, quand je l'ai trouvé chez Book off, je n'ai pas hésité longtemps avant de l'emmener avec moi en vacances.

    Josephine Tey est une auteure britannique. Elle a publié La Fille du temps quelques mois avant sa mort en 1951. Cet ouvrage mettant en scène un inspecteur aux prises avec un mystère de l'histoire a remporté un grand succès et a inspiré de nombreux romanciers, à l'instar de Colin Dexter pour Mort d'une garce.

    J'ai justement beaucoup apprécié cette idée d'une intrigue policière atypique, sans cadavre, sans témoin vivant et sans preuves matérielles.

    Du roi Richard III, je ne connaissais que la célèbre réplique de Shakespeare "Mon royaume pour un cheval". Au fil des pages, j'ai donc pu découvrir tout un pan de l'histoire britannique. Le règne de Richard III se situe à la fin de la Guerre des Deux Roses. Sa mort à 32 ans sur un champ de bataille marque l'avènement d'un nouveau roi: Henri VII et surtout de la dynastie des Tudors.

    Afin de seconder Grant dans ses investigations, Brent Carradine va fouiller dans les archives de l'histoire. Mais, au lieu de croire aux témoignages souvent biaisés des contemporains, il va s'appuyer sur les livres de compte.

    "L'Histoire vraie est écrite dans des documents qui n'ont pas été faits pour être des documents historiques: les comptes de la Maison du Roi, les archives du Trésor privé, les correspondances personnelles, les registres fonciers"

    Comme dans une enquête policière traditionnelle, on assiste, au fil de leurs découvertes, à des retournements de situation, à l'apparition de nouveaux suspects...On en vient également à aimer ce monarque si décrié et on souhaiterait que leur thèse se vérifie. (même si la résolution de l'énigme par Josephine Tey a été depuis très controversée)

    Bref, vous l'aurez compris: il s'agit d'un très bon roman policier historique. Je me suis passionnée pour cette enquête menée d'une chambre d'hôpital et j'ai adoré découvrir cette partie de l'histoire britannique.

    Editions 10/18, collection "Grands détectives", 2003, 217 pages

    Billet dans le cadre du challenge God save the livre 2013

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  • Le Cadavre de Bluegate Fields de Anne Perry

    Le Cadavre de Bluegate Fields

    de

    Anne Perry

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    "L'inspecteur Pitt frissonna légèrement. L'air malheureux, il regarda le sergent Froggatt, tandis que celui-ci soulevait le couvercle du trou de visite pour en dégager l'ouverture. Des échelons de fer descendaient dans un abîme pierreux, au fond duquel se répercutait l'écho lointain du ruissellement de l'eau...Pitt crut entendre un trottinement précipité de pattes griffues. Avait-il rêvé?"

    Dans le quartier miséreux de Bluegate Fields, est retrouvé le cadavre d'un jeune homme de 16 ans, déjà syphilitique. L'autopsie démontre qu'il a été violé et noyé dans l'eau d'un bain, avant d'étre transporté dans les égoûts des bas-fonds londoniens.

    Très vite, l'inspecteur Pitt, chargé de l'enquête, découvre que la victime est l'héritier des Waybourne, une grande famille aristocratique. Soumis à la pression d'un supérieur soucieux de ne pas faire de vague, concurrencé par son collègue Gillivray, notre héros a du mal à poursuivre ses investigations. Surtout quand un coupable idéal est arrêté et jugé...

    Persuadé de son innocence, Pitt va tout faire pour la prouver, allant même jusqu'à risquer son poste.

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    Il s'agit de la sixième enquête des époux Pitt que je parcours. Comme vous vous en souvenez peut-être, j'avais été très déçue par la précédente: Rutland Place.

    Heureusement, dès les premières pages, j'ai été happée par l'intrigue. Un cadavre adolescent est retrouvé dans les bas-fonds londoniens. Très vite, les premiers éléments de l'enquête indiquent qu'il appartient à la bonne société, qu'il a été violé, puis noyé avant d'être dissimulé dans les égoûts de la capitale.

    Le supérieur de Pitt, comprenant qu'il s'agit d'une affaire délicate, lui adjoint les services de Gillivray, un homme toujours soigné, poli, respecteux des convenances et soucieux d'arrondir les angles. Après quelques recherches auprès de plusieurs familles, ils découvrent enfin l'identité du cadavre: Arthur Waybourne.

    Lord Waybourne refuse d'admettre les circonstances de la mort de son héritier ni sa maladie. Puis, il découvre pour Pitt le coupable idéal: son précepteur  Maurice Jérôme, qui aurait d'après son autre fils ou celui des voisins des gestes plus que tendencieux à leur égard.

    Très vite, Gillivray trouve deux personnes attestant de la moralité douteuse de Jérôme: un jeune prostitué qui affirme l'avoir comme client régulier et une pensionnaire de maison close qui soutient avoir reçu Arthur alors que Jérôme observait.

    La machine judiciaire se met en route. Le caractère antipathique de l'accusé ainsi que les trous dans son emploi du temps et les témoignages accablants poussent les jurés à le condamner à mort pour le meurtre du jeune homme.

    Il ne reste que trois semaines à Pitt avant la pendaison pour prouver son innocence.

    Dans cet opus, Anne Perry a décidé de plus s'intéresser à notre inspecteur. Lors de ses investigations, il n'est pas soutenu par son supérieur. De plus, il est concurrencé par un adjoint, Gillivray, son exact opposé, qui n'hésite pas à faire du zèle pour monter en grade et être bien vu par la haute société. Néanmoins, Pitt, au risque de perdre son poste et de plonger sa famille dans la misère, persiste à chercher des preuves pour faire la lumière sur cette affaire.

    Il est secondé en cela par sa femme, Charlotte. Cette dernière va s'aider de sa soeur et de Tante Vespasia (quel plaisir de retrouver ce personnage!) pour tenter d'infilitrer le milieu dans lequel évoluent les Waybourne. De même, elle fait appel à son ancien beau-frère, Dominic Corde pour se rapprocher de l'oncle de la victime. Ces efforts ne restent pas vains et c'est en partie grâce à elle que Pitt va tout comprendre.

    Contrairement à Rutland Place, j'ai trouvé l'intrigue policière très intéressante. La tension ne cesse de monter car le lecteur a peur d'assister à une erreur judiciaire. Malgré l'antipathie qu'inspire Maurice Jérôme, on sent que Pitt a sans doute raison et on craint qu'il ne trouve pas assez de faits pour le disculper. Comme souvent, le dénouement final se révèle fort.

    Cette aventure des époux Pitt permet également de se plonger dans la société victorienne des années 1880. On sent une fois encore le poids des apparences. Comme le rappelle Pitt, les aristocrates sont incapables de s'habiller ou de se faire cuire un oeuf. Mais, quand il s'agit de sauver leur réputation, ils peuvent atteindre des sommets dans l'art de la dissimulation. C'est justement un des écueils sur lequel l'inspecteur va buter. Les Waybourne et leur famille vont faire rang pour l'empêcher de trop fouiller dans leurs vies.

    Cette affaire du cadavre de Bluegate Fields conduit l'auteur à évoquer des sujets tabous à l'époque: l'homosexualité (une loi répressive vient d'être votée au Parlement condamnant les relations homosexuelles) et la prostitution masculine.

    Personne ne parle de ses attirances pour des gens du même sexe. Tout est dissimulé et les familles préfèrent ne pas se poser de questions. Les récits que fait le jeune prostitué à la barre du tribunal montrent bien la crainte de ses clients de voir leurs penchants et leur identité révélés.

    La condition des femmes constitue également une des thématiques fortes de cet opus. Charlotte se pose des questions sur son caractère et sur ce que pourrait préférer son époux. Elle sait qu'elle ne correspond en rien à la femme idéale victorienne et se demande si elle ne devrait pas se conformer à ce modèle. 

    Cependant, malgré leur apparente soumission aux hommes, ce sont les femmes qui amorcent les changements sociétaux. En témoigne la campagne menée par Charlotte et Emily pour alerter l'opinion sur la prostitution infantile...Une campagne relayée par leurs amies de la bonne société.

    Bref, vous l'aurez compris: il s'agit d'un très bon cru. Et j'ai hâte de découvrir le prochain tome des enquêtes des Pitt.

    Editions 10/18, collection "Grands détectives", 381 pages, 7,80 €

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Fanny, Bianca, Céline et Sybille et dans le cadre des challenges Anne Perry, God save the livre 2013, Victorien et La plume au féminin édition 2013.

    anneperry2-copie-1.jpg Challenge-anglais.jpgchallenge la plume au féminin.jpgchallenge victorien.png

  • Rutland place

    Rutland place

    de

    Anne Perry

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    "Charlotte Pitt dévisagea avec surprise le garçon de courses et lui prit la lettre des mains. Les yeux ronds et vifs du jeune homme lui rendirent son regard. "Pourvu qu'il n'attende pas un pourboire" songea-t-elle. Leur récent emménagement dans cette nouvelle maison, plus spacieuse et plus aérée que la précédente, avec sa chambre d'amis et son minuscule jardin, avait mobilisé toutes leurs économies"

    Depuis quelque temps, plusieurs objets ont disparu dans le quartier de Rutland Place. Les domestiques sont soupçonnés mais personne n'a de véritable idée sur l'identité du ou des coupables.

    Parmi les affaires dérobées, se trouve un médaillon "d'une grande valeur sentimentale" où la mère de Charlotte avait dissimulé la photo d'un autre homme que son père.

    Craignant pour sa réputation si le bijou réapparaît dans de mauvaises mains, Caroline Ellison fait donc appel à sa fille pour résoudre cette énigme.

    C'est ainsi que notre héroïne se retrouver à enquêter à Rutland Place. Mais derrière les façades élégantes, le drame n'est jamais loin et bientôt, une des habitantes est retrouvée morte après avoir ingéré trop de belladonne. Accident? Suicide? Assassinat?

    Toutes les hypothèses sont à envisager...

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    Il s'agit de la cinquième enquête des Pitt que je découvre. Après avoir perdu leur fille aînée dans L'étrangleur de Cater Street, les Ellison ont déménagé à Rutland Place, "une promenade calme et élégante, bordée d'arbres". Mais le père de Charlotte, très pris par ses affaires, a commencé à délaisser son épouse...Livrée à elle-même, Caroline a cherché du réconfort...Et bien vite, ses espoirs amoureux se sont tournés vers un voisin, le séduisant Paul Alaric, déjà entrevu dans Le crime de Parangon Walk.

    J'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver ce personnage. Une fois encore, il m'a séduite par son attitude de gentleman. On sent qu'il plaît à toutes (même à Charlotte) et que son charisme doit être extraordinaire. Néanmoins, loin de se servir de cet atout, il conserve une attitude respectueuse vis-à-vis de la gent féminine.

    Je me suis même demandé si Anne Perry, elle-même captivée par sa création, n'avait pas utilisé l'argument du médaillon et du portrait pour pouvoir le faire revenir dans un des tomes de sa série. J'ai en effet trouvé que l'intrigue bâtie autour de l'attirance de Caroline Ellison pour le Français n'avait pas grand intérêt.

    De même, l'intrigue policière ne m'a pas pas paru très intéressante. Elle ne se met en route qu'à la fin du premier tiers du roman. Et sa résolution semble traîner en longueur. Par ailleurs, la solution trouvée par Charlotte ne m'a pas pleinement satisfaite. Je l'ai jugée trop téléscopée.

    Une fois encore, Thomas Pitt se retrouve en retrait dans l'enquête qu'il est censé mener. C'est comme si l'auteure avait décidé d'alterner entre le mari et la femme comme véritables héros de ses volumes. Tantôt on suit plus Thomas, tantôt Charlotte et sa soeur Emily...Logiquement, le prochain tome devrait donc faire la part belle au jeune homme.

    Hormis Paul Alaric, les personnages secondaires ne m'ont pas conquise. Contrairement aux opus précédents, je ne leur ai pas trouvé de caractéristiques percutantes.

    Même la peinture de la société victorienne ou la description de la condition féminine, thèmes fétiches d'Anne Perry, m'ont paru moins bien traitées que d'habitude.

    Bref, vous l'aurez compris: Rutland Place ne m'a pas conquise. Seules les pages avec Paul Alaric (j'espère le retrouver dans la suite des aventures de Charlotte) ont vraiment retenu mon attention. Mais je continuerai avec plaisir la découverte de cette série.

    Editions 10/18, collection "Grands détectives", 2002, 314 pages, 7,50 €

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Fanny, Bianca et Céline.

    Billet dans le cadre du challenge Anne Perry, victorien, God save the livre 2013 ,La plume au féminin 2013 et polar historique.

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